Tsunaze 商人
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| Sujet: Pandora Hearts, un shônen signé Jun Mochizuki Mer 2 Mai 2012 - 20:31 | |
| ~ Pandora Hearts ~ - Un shônen sombre et mystérieux aux allures de conte de fée -
Mystères et destins tragiques côtoyant humour, originalité et graphismes remarquables : voilà la recette unique que nous propose Jun Mochizuki, mangaka pour le moins talentueuse. Celle-ci nous avait déjà montré ses talents dans un précédent shônen en un volume, Crimson-Shell. Avec Pandora Hearts, Jun Mochizuki revisite deux contes très connus de Lewis Carroll, Alice au Pays Des Merveilles et De l'autre côté du miroir, et réussit avec brio selon moi à en tirer de nombreuses qualités pour nous servir un manga à la hauteur de l'espérance des lecteurs. Manga qui a été servi sur plateau d'or grâce à l'édition française qui la publie, Ki-Oon, lors notamment de la Japan Expo 2010 où de nombreuses planches originales ainsi que des costumes tirés de la série avaient été exposés, et où la mangaka elle-même était présente. Une partie a même été adaptée en anime. Bien sûr, les avis sont partagés et tout le monde ne peut pas apprécier le manga de la même façon. Pourtant, aujourd'hui, à peine 2 ans licenciée en France, la série remporte d'ores et déjà un franc succès auprès du public amateur de mangas. Alors, quelles sont les qualités qui font de Pandora Hearts une oeuvre aussi incontournable?
Un scénario complexe
"Oz Vessalius, tu es condamné à être précipité dans l'Abysse. Ton crime: ta propre existence!" C'est avec cette phrase mystérieuse que débute une histoire prometteuse. Depuis des années, une légende est racontée, surtout aux enfants, pour leur faire peur et faire en sorte qu'ils restent sages: celle de la prison de l'Abysse. Les criminels seraient envoyés à jamais dans ce monde parallèle sombre et sans queue ni tête, et y passeraient leur existence à lutter contre des monstres terrifiants. Oz Vessalius, le héros, n'est autre qu'un enfant. Ce blondinet à l'allure de gamin est en réalité le fils du Duc Vessalius, et donc son héritier. Comme le veut la tradition, le jour de ses 15 ans, une grande cérémonie est organisée en son honneur: non seulement pour célébrer son anniversaire, mais aussi pour jurer devant la grande Horloge du Silence, appelée ainsi car celle-ci est restée bloquée depuis des années. Or, ce jour-même, alors qu'Oz promet de respecter son devoir de duc devant l'imposant meuble, l'aiguille vibra et s'arrêta sur XII dans un silence assourdissant. Tout le monde se figea. Oz resta pétrifié: l'Horloge avait parlé. De mystérieux individus débarquèrent, se disant s'appeler les "Baskerville". L'un d'eux utilisa même le corps de son bien-aimé valet, Gilbert, pour asséner à l'héritier blond un sauvage coup de couteau dans la poitrine. Oz, à bout de souffle, se fait enfin précipiter dans l'endroit terrifiant de la légende: l'Abysse. Il fera par la suite la rencontre d'une multitude de personnages; une aventure de longue haleine l'attend.
Des graphismes et un contexte qui ne laissent pas indifférent
Quelque chose qui me tient personnellement vraiment à coeur lorsque je choisis de commencer une nouvelle série, et je doute être la seule, relève du graphisme. La couverture nous donne énormément d'informations sur le contenu du manga. Une oeuvre est beaucoup plus agréable à lire avec un trait maîtrisé, et beaucoup plus intéressante avec un style incomparable. C'est, pour moi, le cas des dessins de Jun Mochizuki: non seulement, l'organisation des pages facilite la lecture, c'est-à-dire qu'il y a un juste milieu. Ni trop de cases, ni pas assez; idem pour les dialogues. La traduction de Ki-Oon est même plutôt satisfaisante. Mais en plus, Pandora Hearts a l'avantage d'avoir des graphismes originaux, qui ne ressemblent à aucun autre. Le trait est doux pour les scènes calmes, et pourtant la mangaka n'hésite pas à utiliser les codes du shônen lors de combats, par exemple. C'est aussi une particularité, bien que celle-ci tend à se généraliser. Il semble qu'en effet, ces dernières années, la tendance est aux séries shônen dessinées par des femmes (FullMetal Alchemist de Hiromu Arakawa, D.Gray-Man de Katsura Hoshino, Black Butler de Yana Toboso, Blue Exorcist de Kazue Katô, et bien d'autres...). Celles-ci intègrent les règles du shônen (de l'action, des décors travaillés, ...) tout en n'abandonnant pas des choses plaisant aussi au public féminin (des personnages bishônen -c'est-à-dire très efféminés-, une fille à caractère à laquelle on peut facilement s'identifier, des vêtements particuliers...). Jun Mochizuki s'est en effet ici inspirée de la culture occidentale pour ses vêtements et ses décors, ce qui ne peut nous laisser de marbre. Je pense que cela permet une universalisation du genre: peut-être que l'on tend à aller vers une fusion du shôjô manga et du shônen manga, que ceux-ci ne fassent plus qu'un? Seul l'avenir nous le dira.
Le synopsis est donc basé sur un noeud complexe qui se démêle au fil des tomes en accumulant révélation sur révélation. En effet, quand on lit Pandora Hearts, on a le sentiment que plus ça va, plus la situation et les personnages s'enfoncent dans la noirceur... Le lecteur se perd dans une abysse comparable à celle dans lequel Alice et Oz étaient emprisonnés. Je pense que c'est une des forces de ce manga, qui ne plaît malheureusement pas à tout le monde. En effet, certains trouvent que le scénario devient trop complexe et abandonnent. Personnellement, je trouve que c'est ce qui le rend intéressant et différent d'un One Piece ou un Naruto; il faut tenter de comprendre et, en ne parvenant pas à résoudre les mystères de nous-mêmes, Mochizuki nous fournit quelques indices supplémentaires pour se rapprocher un peu plus de la vérité. La série n'est pas encore finie à l'heure où j'écris, mais les volumes sortis promettent un final grandiose. Si vous ne le connaissez pas, achetez-le ou empruntez-le: je doute que vous le regrettiez! Quelques visuels en spoiler~
- Spoiler:
Pour un petit aperçu, voici le dernier trailer de Ki-Oon: Ainsi que celui de l'anime, licencié en France par Kazé:
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